This session is dedicated to examining the ways digital technologies may re-invent territories as local open systems in a contributory economy. Decentralized and crypto-based technologies (architecture, protocols, data and metadata formats, communication systems, certification systems, blockchain systems) are raising important questions that will be confronted to the context of the Plaine Commune territory (Paris North), in an attempt to evaluate capacitative technological solutions with and for citizens. How should the global dimension of Internet communication be combined with the needs of local communities within the context of open communication systems in a way that provides clear rules for decision making and traceability of exchanges? Do decentralized systems show evidence of a new articulation between top-down and bottom-up knowledge production that could open the way to a new democratic context? How can decentralized systems help to build a new contributory economy for the benefit of local communities and contributory democracies, for example, by initiating debate concerning the definition of economic value and the context of the future of work in the age of a generalized automation of jobs and a massive decrease of employment?
To understand the prospect of decentralized, and therein singularly localizable, digital network architectures, we must start from the question of the right to secrecy evoked in the introduction, and of the ‘locality’ of singularities that this assumes. And it is from the same starting point that we must understand the necessity of the ability to access encryption technologies, for all groups gathered together within a process of collective individuation and gathered by the sharing of rules that are specific to them and thereby singular, but that are also preserved within the framework of legal rules. Through this, collective abilities can be cultivated: the capacity to conduct singular interpretations of this legal framework, and, more generally, of the whole social context that enables its evolution in the form of all kinds of knowledge. All these considerations mean that the digital should not just preserve the existing rights of citizens: it will eventually require a redefinition of citizenship itself, specifically requiring new understandings of the notions of public, private, transparency and secrecy.
These very general principles lead to defining a right to the secret as, more generally, a right to the plural individuation of those psychic individuals and collective individuals gathered together in the city as a space homogenized by the sharing of a code – but where this code, inasmuch as it is designed to accommodate the heterogeneity of singularities that are themselves neither encodable nor calculable, is itself interpretable. In this regard, we will start from Lawrence Lessig’s text ‘Code is Law’, in order to evaluate the stakes and the limits of a decentralized conception of data architecture and of a right to secrecy founded on the secret of code itself. Law as code is what enables psychic and collective individuation as the metastable composition of singularities and the groups within which they locally aggregate and individuate themselves.
Cette séance du séminaire “Decrypting Algorithms” (NEXTLEAP) sera consacrée à l’étude des modalités de réinvention des territoires, en tant qu’écosystèmes locaux et ouverts d’une économie contributive, par les technologies du numérique. Le tournant de ces dernières années vers la cryptographie et la décentralisation soulève des questions importantes qui seront centrales dans le contexte du territoire de Plaine Commune (Paris Nord) et de l’évaluation d’une capacitation technologique par et pour les citoyens. Comment articuler l’échelle globale d’Internet avec les besoins des communautés locales ? Comment fournir des règles claires de gouvernance et de tracabilité dans le cadre de systèmes ouverts de communication ? Est-ce-que les systèmes décentralisés préfigurent une nouvelle articulation entre production de connaissance top-down et bottom-up ? Est-ce que ces nouvelles articulations permettent d’ouvrir des chemins vers une nouvelle forme de démocratie ? Comment les systèmes décentralisés construisent une nouvelle économie contributive ? Par exemple, comment les économies locales et les démocraties contributives ouvrent la voie à une redéfinition de la valeur économique et du travail à l’ère de l’automatisation et de la baisse de l’emploi ?
Pour comprendre l’impact des réseaux décentralisés, nous proposons de commencer par la question du droit individuel au secret qui aura été introduite durant la journée de lancement du projet Nextleap le 5 mai au Centre Pompidou. Dans le contexte d’identités singulières présupposées nous essayerons de comprendre la nécessité d’offrir un accès aux technologies de cryptographie à tout groupe organisé dans un processus d’individuation collective appuyé sur des règles communes contraintes par le domaine légal. Ainsi, le pouvoir collectif peut être construit : la capacité de produire des interprétations singulières d’un cadre légal et de son contexte social total est ce qui permet l’évolution dans une diversité de connaissances. Le numérique ne devrait pas seulement préserver le droit des citoyens : le numérique nécessite de rédéfinir le citoyen lui-même ainsi que les concepts de public, de privé, de transparence et de secret.
Ces principes généraux conduisent à la déclaration d’un droit au secret et plus encore à un droit à l’individuation plurielle de la psyché et du collectif dans le contexte du vraie ville intelligente (truly smart city) conçue comme espace d’homogénéité par le partage d’un code. Par ailleurs, la conception de ce code a pour but de permettre l’hétérogénéité des singularités dans ce qu’elles ont d’indéchiffrable ou d’insignifiant tout en conservant une interprétabilité. C’est en cela que nous démarrerons la séance avec le fameux “Code is Law” de Lawrence Lessing afin d’évaluer les enjeux et limites d’une conception décentralisée des architectures de données ainsi qu’un droit au secret à la base d’un secret du code lui-même. Le code en tant que loi est ce qui permet des compositions métastables de singularités et de groupes dans lesquels les individus s’aggrègent localement.
Philosopher, founder of IRI and Ars Industrialis, he is professor of philosophy at University of Compiègne.
Franck Cormerais is teaching Information Science at Bordeaux-Montaigne University. He has founded the journal Etudes Digitales
Julien Rossi is researcher at University of Technology of Compiègne. His works are about data protection and privacy.